Mélanie MASSEBOEUF, Para T3-T4-T5 suite à AVP en février 2001 :

«Mon nom était sur la liste des personnes susceptibles d’être éligibles pour rentrer dans le protocole Rewalk. J’ai reçu une convocation pour le centre de rééducation de Kerpape à Ploemeur avec des rdv médicaux, ainsi qu’un examen à faire au préalable : une ostéodensitométrie, pour recherche éventuelle d'ostéoporose. Résultat concluant, la colonne pas de soucis, et au niveau des hanches, une ostéopénie, apparemment normale pour les personnes qui n’ont plus l’usage de leurs membres inférieurs. Arrivée au centre de rééducation, je suis passée devant un kiné, un docteur et un psychologue, pour vérifier mon aptitude à entrer dans le protocole.

Il est nécessaire d'être en bonnes conditions psychologiques et physiques (pas de phlébite, pas ou peu de flexum, des os solides, des membres supérieurs en forme...). D’après ce que j’ai compris, l’idée est que le paraplégique s’approprie au mieux la machine pour pouvoir l’utiliser en complément voir en remplacement du fauteuil roulant, pour par la suite pouvoir en acquérir un et l’utiliser au quotidien. C’est pourquoi le protocole dure aussi longtemps, plusieurs semaines à raison de 4h par jour. De plus le système Rewalk dans les centres de rééducation sont «personnalisables», il doit s’adapter à chaque paraplégique qui l’utilise. À chaque usager différent, cela nécessite de nouveaux réglages.

Déjà quelques personnes ont pu participer à l’aventure depuis l'acquisition de ce systeme par le centre de rééducation il y a quelques mois. En plus de l’intérêt que la machine peut apporter à la personne paraplégique, les retours d’expérience vont pouvoir être remontés par l’équipe du centre aux concepteurs, et permettre son évolution. Les différents tests réalisés sur différents paraplégiques vont sûrement permettent d’évaluer les bienfaits (et méfaits ?) physiques et psychologiques sur les usagers à plus ou moins longs termes. En France, je serai apparemment la première femme handi à le tester, et également la première para sans abdos.  Je vais sûrement apporter de nouvelles problématiques.

Mon intérêt dans ce projet était également de pouvoir partager avec vous tous cette expérience... Je ne suis pas dans l’optique qu’une machine puisse me «rendre mes jambes», mon fauteuil fait aujourd’hui partie de moi, et ne pose plus de soucis, juste une organisation différente qui maintenant est devenue tellement naturelle qu’elle ne devient plus «autre». Mais je pense qu’elle peut apporter des plus pour l’avenir des personnes paraplégiques, même si pour le moment elle représente des freins comme son prix pour les particuliers (plus de 50 000 €), peut-être son poids et son encombrement, sa mise en place, son utilisation par une personne para sans abdos comme moi, son utilisation pour les taches quotidiennes... Pour ces points, les prochaines news devraient nous éclaircir sur ces sujets ! Peut-être que de nombreux bienfaits pourraient être mis en évidence et engendreraient une part de remboursement Sécurité Sociale ?

Rendez vous lundi 21 janvier, pour le premier jour de mon entrée dans le protocole Rewalk...

Et n’hesitez pas à poster vos questions sur les formulaires de contact, j’essaierai d’y répondre au mieux avec l’aide de l’équipe.

Affaire à suivre !

Mélanie M»